Situation globale sur le territoire syrien et historique des évènements après plus d’un an de lutte armée

Situation sur le Terrain 

Les avancées de l’ASL ainsi que celles des autres factions ont été documentées dans les derniers billets du blog. Ce travail est destiné à ceux qui cherchent réellement à s’enquérir de la situation sur le terrain en Syrie.

Les comptes-rendus ont été divisés par gouvernorats (Mohafazat) syriens (14 au total). Ce qui donne une série d’articles, un pour chaque gouvernorat, en respectant le plus possible la chronologie des évènements de la Révolution Syrienne.

Progression de l’ASL et des Kurdes sur territoire Syrien (Novembre 2012)

Progression de l’ASL et des Kurdes sur territoire Syrien (Novembre 2012)

Lien Gouvernorat d’al Hasakah
Lien Gouvernorat d’Alep
Lien Gouvernorat d’al Raqqah
Lien Gouvernorat d’al Suwaydah
Lien Gouvernorat de Damas
Lien Gouvernorat de Dera’a
Lien Gouvernorat de Deir el Zor
Lien Gouvernorat de Hama
Lien Gouvernorat de Homs
Lien Gouvernorat d’Idlib
Lien Gouvernorat de Lattaquié
Lien Gouvernorat de Quneitra
Lien Gouvernorat de Rif Dimashq
Lien Gouvernorat de Tartous

Situation humanitaire des réfugiés syriens :

Avec l’intensification de la guerre à l’intérieur du pays, et craignant en grande partie les bombardements sur les zones civiles et les dérives sectaires du régime, des centaines de milliers de Syriens n’ont d’autre choix que de quitter leurs habitations et leurs terres, espérant trouver refuge ailleurs. Fuyant de ce fait la mort, pour se retrouver face aux privations et aux conditions très précaires.

Estimés actuellement à près d’un demi-million de déplacés hors du pays par le « Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés », leur situation n’est pas prête de s’arranger avec les hivers rudes qui se succèdent aux étés étouffants (notamment dans les camps en Jordanie). Ceci sans parler bien évidemment des 1,5 millions de réfugiés toujours à l’intérieur du territoire syrien. Ces statistiques restent minimales puisqu’on ne peut, dans les conditions actuelles, recenser avec précision les citoyens concernés (certains avancent le chiffre de 4 millions au total par exemple).

Carte des destinations des réfugiés syriens selon les données du HCR (Juin 2012) – les polygones verts représentent les maisons d’accueil, les triangles rouges/jaunes les camps.

Même en ne représentant aucune menace, les réfugiés ne sont pas à l’abri d’être la cible des forces assadiennes. Ainsi, plusieurs tirs provenant du côté syrien contre des camps au sud de la Turquie se sont produits durant l’été 2012.

Autre exemple : le 27 Novembre, un raid aérien contre le camp d’Atama (en Syrie) financé par des turques. Plusieurs blessés et des tentes détruites.

On se demande dans ces conditions où sont les donneurs de leçons tels la Russie et l’Iran, qui ont étrangement plus de ressources pour aider financièrement et militairement le régime criminel que pour aider quelques milliers de citoyens avec tentes, médicaments et produits de première nécessité, considérablement moins onéreux. D’un autre côté, le Hezbollah remercie à sa façon l’hébergement et l’accueil chaleureux des Syriens à l’encontre des familles qui ont fui la guerre israélienne de 2006… en participant à la destruction de la Syrie par l’envoi de soldats notamment.

Estimation du nombre des réfugiés à l’étranger (dont seulement deux tiers environ recensés par le HCR) :

  • Jordanie : 185 000 (camps aux conditions très difficiles pour les personnes vulnérables)
  • Turquie : 120 000 (camps mieux équipés par rapport au reste de la région)
  • Liban : 90 000 (aucun camp officiel)
  • Irak : 41 000 (réfugiés en majorité kurdes au nord)
  • Arménie : 3 300 (des demandes de visas ont été faites en Juillet 2012).

Etat du patrimoine historique et culturel syrien :

La Syrie est connue pour être un carrefour unique au monde où  plusieurs civilisations millénaires se sont succédées dans cette partie du Moyen-Orient.

Il n’en demeure pas moins qu’avec les combats qui font rage, on imagine bien que le régime qui ne se soucie guère du sort des citoyens et du coût de la vie humaine, ne puisse accorder de l’importance à la sauvegarde des trésors archéologiques et historiques inestimables.

Les dommages les plus courants sont en effet dus aux pilonnages et à l’occupation militaire des sites par les forces assadiennes.

Dans la catégorie des sites endommagés par les bombardements (la plupart classés Patrimoine mondial) on trouve à titre d’exemple :

  • “Archipel” des villages antiques (villes mortes) au nord du pays (lien).
  • Bosra (lien – lien)
  • Krak des Chevaliers (lien lien)
  • Palmyre. La citadelle de l’ère islamique a été endommagée également.
  • Ancienne Cité de Damas
  • Ancienne Cité d’Alep et le Marché couvert médiéval d’Alep, détruit par les flammes (après bombardement) (lien lien).
  • Grande Mosquée d’Alep.
  • Apamée, murs et tours de la citadelle de Qal’at al-Madiq (fort al-Madiq).(lien – lien)
  • Mosquée de Sarmin (lien)
  • Mosquée de al-Tekkiyeh Ariha (lien).
  • Grande Mosquée d’Al-Qosayr (lien)
  • Monastère de Mar Elias (lien)
  • Mosquée historique d’al-Hirak (lien lien)
  • Ancienne mosquée de Sarmin (lien)
  • Le monastère de notre Dame de Saydnaya (lien).
  • Citadelle d’Alep (lien)
  • Temple Assyrien à Tal Cheikh Hamad
  • Larges portions de Hama (dont Norias) et Homs (lien  – lien)
  • Plusieurs monuments et sites dans la région de Dera’a, en particulier Dar al-Balad, Da’el et Inkhil (lien).
  • Mosquée al-Omari à Dera’a (l’un des plus anciens monuments islamiques, lien)

Dans la catégorie des lieux utilisés comme sites militaires et retranchements on trouve :

  • Palmyre, occupée par des chars. Des statues et reliefs sont endommagés.
  • Apamée, où des bulldozers creusent le sol de la citadelle (lien).
  • Bosra, endommagée par l’usage des blindés (lien).
  • Tal Rifa’ai, utilisé par les soldats comme campement.
  • Le Château de Chmemis à al Salamyiah, où des abris pour chars furent creusés à la base de la citadelle (lien).
  • Khan Sheikhoun, et les abris pour chars creusés également à la base du Tal.
  • Tal Afis, endommagé aussi par des campements militaires.
  • Tal Azaz, Kal Markab, Tal Nabi Mend,  souffrant de dégâts suite à l’installation d’armements lourds.
  • Monastère de Deir Mar Musa al-Habashi, ayant probablement été affecté par les fouilles de l’armée.
  • Kafr Nabel et ses abris taillés dans la roche, ayant aussi souffert lors de fouilles par l’armée à la recherche de déserteurs.
  • Forts historiques de Homs et Hama, où furent installés campements, retranchements et matériel lourd (lien).

Puis viennent finalement les pillages qui normalement en temps de guerre sont difficiles à contrôler.

En juillet 2011 déjà, le chef du gouvernement Adel Safar a averti que « le pays est menacé par des groupes criminels armés possédant du matériel sophistiqué, spécialisés dans le pillage de musées et le vol d’anciens manuscrits et d’autres antiquités ». Cet avertissement semble avoir été interprété par la mafia du régime comme un feu vert pour s’adonner  au pillage (car il apparut des mois à l’avance, bien avant la complication de la situation), comme cela s’est produit par le passé pendant l’ère de Hafez al Assad.

Quelques objet pillés par les membres du régime : Alep – Palmyre.

Pour ne rien simplifier, les autorités ne semblent pas avoir procédé par le passé à une documentation détaillée du patrimoine et des antiquités pour faciliter leur protection. Le régime quant à lui préférant en profiter gratuitement au maximum sans se soucier de la préservation et de la restauration.

Parmi les pillages les plus notables on trouve :

  • Le musée de Hama a été la scène de pillages en 14 Juillet 2011 qui ont inclus une statue Araméenne remontant au 8ème siècle avant JC. Les accès n’ont pas été endommagés lors du vol, ce qui indique une très probable implication du personnel du musée.
  • Le musée d’al Raqqah, connu sous le nom de Qala’at Jabar, a connu un pillage le 1er  Mai 2012. Parmi les objets volés, trois figurines de la déesse mythologique Ishtar et des poteries datant du 3ème Millénaire avant JC.
  • D’anciennes mosaïques Romaines ont été arrachées à l’aide de bulldozers à Apamée.
  • Deux capitoles arrachés des colonnes de Decumanus, la route romaine principale à Apamée.
  • Les musées de Deir el-Zor et Ma’arat al-No’man (occupés précédemment par l’armée).

Il est possible de s’enquérir de plusieurs détails relatifs à la destruction du patrimoine syrien en consultant ces sources :

Page FB « Le patrimoine archéologique syrien en danger » (lien : http://www.facebook.com/Archeologie.syrienne?ref=ts)

Page FB « Le patrimoine archéologique syrien en danger » (lien http://www.youtube.com/user/SyrianArchaeological ).

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