Synthèse des évènements dans le gouvernorat d’Alep

Gouvernorat d’Alep

 

Alep (4 045 000 hab.)

Alep (4 045 000 hab.)

 

Les premiers combats dans ce gouvernorat éclatèrent en Mars 2012. Après des semaines de confrontations avec les troupes du régime, l’ASL parvint à chasser le régime des zones rurales de la portion nord de cette région l’été.

Les villages et les localités libérés sont gérés par des Conseils qui font office d’autorités gouvernementales par intérim. Ils essayent d’en assurer la stabilité en s’occupant d’organiser les patrouilles contre les pillards et les espions du régime, gérer des prisons et des tribunaux rudimentaires, assurer l’approvisionnement régulier en vivres pour les résidents et l’ASL.

En automne 2012, l’ASL semble vouloir isoler le gros de l’armée assadienne dans la ville d’Alep en capturant des bases militaires dans toute la région et en lui coupant l’accès à l’autoroute vers des villes comme Damas ou Lattaquié.

Atarib (10 500 hab.) : plusieurs mois après le début du combat armé, l’ASL a mené plusieurs tentatives pour tenter de couper les lignes d’approvisionnement et de récupérer la ville. Les unités du régime occupant plusieurs positions (notamment la mairie et le poste de police) ne s’en retirèrent finalement qu’en Juin 2012, laissant derrière eux un paysage de ruines.

Plus de la moitié des habitants se voyaient forcés de quitter les lieux alors que l’armée, après son retrait, bombarde régulièrement Atarib devenue sans eau ni électricité.

 

Atarib ville fantôme en état de désolation (Juillet 2012)

 

Al Bab (63 000 hab.) : en Avril 2012, les forces du régime ouvrent le feu pour la première fois sur des manifestants locaux. A partir du mois suivant, et durant les semaines qui suivirent jusqu’en été, une quinzaine de groupes se revendiquant de l’ASL se formèrent.

Les combats pour la libération d’al Bab consistèrent en des attaques contre des bâtiments gouvernementaux où se retranchaient les chabihas et autres loyalistes du régime.

Vers la fin Juillet, l’ASL réussit à chasser les forces d’Assad de leur dernier bastion aux abords de la ville. Dès lors, elle devient une destination principale pour les réfugiés fuyant Alep.

 

Alep (2 132 000 hab.) : poumon économique de la Syrie et deuxième grande ville du pays.

Elle resta largement calme durant près d’un an après le début de la contestation populaire, malgré quelques manifestations anti-régime éclairs menées ici et là (par des étudiants principalement).

Alep va néanmoins connaître la première attaque sérieuse contre son appareil sécuritaire, le 10 Février 2012. Cette action est revendiquée par « le Front al Nosra pour la Protection du Levant » ou mieux connue sous l’appellation « Jabhet/Front al Nusra ». Elle visa un QG des moukhabarat syriens et causa la mort de 24 membres des forces de sécurité au moins.

Pendant ce temps et les cinq mois qui suivirent l’attaque du Front al Nosra, l’ASL continuait toujours de gagner du terrain dans les zones rurales et les différentes localités nord du gouvernorat en avançant vers le sud.

Le 19 Juillet 2012, l’ASL lance un important assaut coordonné pour s’emparer d’Alep, qui ouvrira les hostilités pour la première fois au sein même de la ville. Un assaut qui marquera le début de la « Bataille d’Alep », bataille dont l’issue sera décisive pour les combattants de la révolution armée.

La nuit tombée, les premiers accrochages eurent lieu dans le quartier de Salaheddine et ses environs, alors que de milliers de combattants venant du nord et de l’est convergent vers la ville. Les premiers quartiers sous contrôle de l’ASL sont la cible de bombardements réguliers de la part de l’artillerie et des hélicoptères les jours qui suivirent.

Du 22 au 24, en plus de Salaheddine, les quartiers de Saif al-Dawla, al-Jamiliya, Helweniyeh, Hanano ainsi que le quartier industriel de Cheikh Najjar sont entre les mains de l’ASL. Pour la première fois, des jets militaires sont utilisés pour pilonner les positions des révolutionnaires. Ces derniers ayant placé des barrages à l’est d’al Sakhour et continuant toujours leur avancée vers l’ouest. De violents combats éclatent aux portes de l’Ancienne Cité également.

Durant les deux jours suivants, l’armée envoie 10 000 hommes en renfort, principalement par les autoroutes M4 et M5 reliant respectivement Lattaquié et Damas à Alep. Certaines de ces troupes seront l’objet d’embuscades de la part de l’ASL qui en même temps reçoit le soutien de 2000 combattants supplémentaires et intensifie ses attaques (Jamiliya, Kalasseh,  Bustan al-Qasr et l’Ancienne Cité).

Le 27, alors que l’ASL commence son avancée sous les bombardements à l’intérieur d’al Ferdaous, les milices kurdes, ayant déjà pris la majeure partie des quartiers de Cheikh Maqsoud et Al-Ashrafiya entrent à leur tour en confrontation avec l’armée assadienne. Ceci suite à l’attaque de ces derniers d’un de leurs convois le jour précédent.

A l’aube du 28 Juillet, l’armée commença un pilonnage de 8 heures durant pour essayer de déloger la plus grande concentration de révolutionnaires armés à Salaheddine. Pendant ce temps, l’ASL essaye pour le 3ème jour consécutif d’occuper le commissariat du centre ville pour assurer une jonction avec le quartier d’al Sakhour au nord-est. Les contre-attaques infructueuses du régime lui coûtèrent une dizaine de véhicules de combat ainsi qu’un hélicoptère.

Le lendemain, des défections de soldats avec leur blindées eurent lieu et l’ASL déclare contrôler le tiers de ville au moins. Puis les quelques jours suivants, ils ciblent essentiellement les bâtiments des forces de sécurité et des moukhabarat. Ainsi, des postes de police à Bab al-Nerab, al-Miersa, et Salhain par exemple avec leurs stocks d’armes et de munitions tombent entre les mains des révolutionnaires.

En même temps, le régime essaye toujours de reprendre Salaheddine, tout en bombardant les quartiers dont il en a perdu le contrôle (artillerie et aviation). Au sud, à proximité de l’aéroport international, des chabihas du clan al Berri confrontent des éléments de l’ASL.

A compter du 3 Août, les combats commencèrent petit à petit à s’enliser, alors que les bombardements se poursuivent un peu partout. L’ASL essaye sans succès de s’emparer de la station TV alors que l’armée achève le déploiement des 20 000 hommes envoyés en renfort.

Le 8 Août, l’armée encercle et attaque Salaheddine de deux cotés (nord et ouest). Ils espèrent par-là effectuer une percée et atteindre le reste des troupes combattant à la citadelle. Les membres de l’ASL faisant face à ce déferlement sont épuisés pour la plupart et en manque crucial de munitions après plusieurs jours de combats intenses à la suite. Incapables dans ces conditions de faire face aux pilonnages violents et les colonnes de blindés, ils sont obligés d’évacuer le secteur par groupes de plusieurs dizaines. Il en résulte que le front se stabilisa à Saif al-Dawla, Sokari et Bustan al-Qasa à l’Est. Les tentatives menées pour reprendre Salaheddine ont été repoussées par les obus de mortier et les snipers qui s’étaient immédiatement positionnés un peu partout dans la zone.

Le 12 Aout, une nouvelle vague de bombardements vise Sha’ar, Helweniyeh, Sakhour, Hanano, Bustan al-Qasr (artillerie) et Saif al-Dawla (chars et Migs). Le jour suivant al Sokari et Saif al-Dawla doivent résister face à la pression des forces d’al Assad alors qu’un QG des moukhabarat est attaqué à Zahraa par l’ASL.

Les jours suivants et jusqu’à la fin du mois, ce fut une guerre d’usure principalement aussi bien pour l’ASL que pour le régime. Les combats tournent principalement autour de Sokari, Hanano et Saif al Dawla.

Des milices chrétiennes (environ 150 combattants) se sont formées dans les quartiers chrétiens de l’Ancienne Cité (Jedida, Tela et Sulaymaniyeh). Elles prêtèrent main forte aux forces du régime pour repousser les révolutionnaires qui tentaient de pénétrer la zone.

Début septembre, l’armée assadienne fanfaronne comme à son habitude ses supposées victoires décisives et déclare pourvoir reprendre la ville entièrement en dix jours (lien).

Le 6 Septembre, 21 civils meurent suite à un bombardement de Cheikh Maksoud (une mosquée et ses environs) par l’armée. Les unités de Protection Populaire Kurdes (YPG) déclarent vouloir planifier une riposte. Ils déclarent que ces bombardements son punitifs contre la population accueillant les réfugiés et n’ont aucun lien avec les combats entre les deux factions (régime et ASL).

Le lendemain, la « brigade de l’Unicité » (Liwa’a al Tawhid), la plus importante de l’ASL dans la région, s’empare de la base militaire à Hanano pour une vingtaine d’heures. Elle abrite un centre d’entraînement des recrues ainsi qu’une branche de la police militaire. Environ 350 détenus de l’opposition sont libérés et les nouveaux défectionnaires sont envoyés pour combattre sur d’autres fronts dans les environs. D’importants stocks d’armes et de munitions ont été également saisis. Les combats pour la base avaient causé d’importantes pertes aux deux camps.

 

Combats à Alep documentés par Liwa’a al Tawhid

 

Le 13 Septembre, l’ASL réussit une percée à travers Bostan al Bacha pour arriver à al Midan (à majorité arménienne), se rapprochant ainsi un peu plus du centre ville. Ceci déclencha une série d’attaques et de contre-attaques de part et d’autre durant les jours qui suivirent.

En même temps, des unités de la Garde Républicaine pénètrent Arkoub un peu plus au sud. Ils prennent la mosquée d’al Ansar le 16, stratégiquement située en face de la base de Hanano.

Sur le front, les victoires réclamées par le régime et les révolutionnaires sont temporaires. Le régime n’est pas capable de tenir définitivement sur les positions qu’il occupe puisqu’il doit faire face aux attaques répétées de la guérilla urbaine. Les révolutionnaires quant à eux ne parviennent à garder qu‘un contrôle fragile sur les positions à découvert (checkpoints et sites militaires) avant qu’elles ne soient rasées par les pilonnages.

Le quartier de Bostan al Qasr devint la prochaine cible de l’armée à compter du 20/21 avec des assauts lancés contre Sakhour et Hanano.

Ensuite, jusque vers la fin du mois de Septembre, l’armée parvient à regagner un peu de terrain à l’est (Arkoub, Suleiman al-Halabi). Ceci toujours accompagné de violents bombardements à al-Sakhur, Tareeq al-Bab, al-Marja, Fardous, al-Sheikh Khudur, et Suleiman al-Halabi notamment.

Cependant la tendance s’inverse de nouveau dès le 27, lorsque des avancées plus coordonnées sont effectuées par les brigades d’al Tawhid, les Faucons du Levant, ainsi que d’autres brigades. Elles concernent Izaa au centre, Saif al-Dawla, Sokari, al-Arkoub, place d’Abdullah al-Jaberi, Hamdaniya et Jamiliya. Finalement, à cause du manque de munitions et de puissance de feu suffisante, cet assaut s’enlisa à son tour après trois jours seulement.

Pendant les combats qui se déroulèrent à l’Ancienne Cité, les marchés médiévaux couverts, patrimoine historique inestimable, sont la proie d’un grave incendie qui détruisit presque un millier de magasins et échoppes. L’ASL affirme que l’armée en est responsable à cause des bombardements systématiques des lieux qu’ils investissent.

Le 3 Octobre, un club des officiers près de la place al Jabiri est visé par des attaques à la voiture piégée. Le Front al Nosra en est le commanditaire.

Ailleurs, la branche de la sécurité politique et une concentration des troupes dans un ancien marché sont attaquées par l’ASL. Des blindés de l’armée ont été détruits. Cette dernière bombardant Bab al-Nayrab, Salaheddin, Mashhad, Bab al-Nasr and Sakhour.

Le 6, de violents combats éclatent autour de la base militaire de Hanano où l’armée assadienne essaye d’en éloigner l’ASL le plus possible.

Entre le 8 et le 10, des assauts pour prendre la mosquée des Omeyyades par l’ASL sont repoussés.

Le siège régional du puissant Service de Renseignements de l’Armée de l’Air est attaqué (explosion et accrochages) le 13 Octobre. Deux jours plus tard, c’est au tour d’un Mig 23 de se faire abattre. Le pilote est fait prisonnier.

Le fait est que l’ASL admet avoir mis la main sur quelques SA-7 (9K32 “Strela-2”), forçant ainsi les pilotes à prendre plus d’altitude pour leurs bombardements et étant ainsi moins précis. D’un autre côté, les snipers du régime qui pullulent un peu partout rendent la progression difficile pour l’ASL et dangereuse pour les habitants.

La journée du 22 Octobre vit l’effroyable tragédie de la mort d’une vingtaine de citoyens (dont femmes et enfants) suite au bombardement d’une boulangerie protégée par l’ASL à Hanano.

 

Boulangeire à Hanano (Alep) bombardée par le régime (Octobre 2012)

 

Ailleurs, il eut des accrochages à Salaheddin, Izaa, al Zabdiya, l’Ancienne Cité et al Midan.

Vers la fin du mois, l’objectif de l’ASL commença à se muer en une stratégie d’encerclement et de nettoyage de QG sécuritaires du régime.

Les milices kurdes (PYD) quant à elles, bien qu’étant neutres pour la plupart, arrivent à négocier avec les différentes brigades de l’ASL pour éviter la confrontation directe ou leur céder un passage temporaire. Cependant des accrochages eurent lieu à Ashrafiyeh le 26 lorsque des révolutionnaires ont tenté de pénétrer le quartier kurde sans leur autorisation. Les PYD réaffirment leur neutralité dans le conflit, alors que les résistants armés prétendent vouloir s’attaquer à un site des forces de sécurité défendu par le PKK et l’armée. Il eut une quinzaine de morts à déplorer chez les deux camps.

Le 30 Octobre, le centre des moukhabarat de l’armée de l’air dans le quartier de Zahraa est assiégé par l’ASL. C’est l’un des puissants bastions des forces d’al Assad à l’intérieur d’Alep,  alors que celle-ci commence à manquer de ressources humaines après la chute de Ma’arat al No’oman.

Début novembre, le régime lance une série de bombardements punitifs contre les boulangeries, seules sources de pain quotidien pour les citoyens d’Alep et ses environs.

Entre le 5 et le 14, ce fut le front nord ouest qui fut le plus actif avec les combats à Zahraa et Layramoun où l’ASL a pu progresser.

Les révolutionnaires rendent également la monnaie de sa pièce du régime en faisant exploser des barils de TNT sous des positions de l’armée à Karem Jabal via des passages souterrains.

Les quartiers de Shaar, Sukari, Bustan Al-Qasr, ainsi que le périmètre de l’aéroport sont le théâtre de combats et bombardements.

 

 

Situation d’Alep en Novembre 2012 (en vert : contrôle de l’ASL, en orange : contrôle les YPG)

Situation d’Alep en Novembre 2012 (en vert : contrôle de l’ASL, en orange : contrôle les YPG)

 

Le 22 du même mois, les bombardements de l’aviation ont eu finalement raison de l’hôpital de Dar al Shifa (7 étages), un important centre de soin des blessés à Alep, le rendant inutilisable. Au moins un médecin, 3 enfants et 11 autres personnes y ont trouvé la mort.

Au 27, un hélicoptère (Mi-8/17) aurait été abattu par un missile sol air récupéré par les révolutionnaires.

 

Orem al Soghra (500 hab.) : ce village tombe entre les mains de l’ASL en Juin 2012. En Octobre, l’importante base du 46ème régiment d’infanterie à l’ouest du patelin est assiégée par les révolutionnaires et est bombardée régulièrement par des obus de mortiers ainsi que des roquettes.

Après 55 jours de siège, le site militaire tombe à son tour, le 18 Novembre, permettant aux révolutionnaires de mettre la main sur plusieurs armes et blindés ainsi que des munitions. Une vingtaine de soldats ennemis au moins sont fait prisonniers.

Le 21 Novembre, une attaque de l’ASL contre la base avoisinante de Cheikh Suleyman est repoussée par l’armée. Environ 25 révolutionnaires combattants sont tués.

 

Opérations de l’ASL contre la base du 46ème régiment

 

 

Tal Rifaat (20 500 hab.) : la ville fut assiégée par l’armée assadienne qui lui interdit l’approvisionnement en nourriture. Elle est cependant libérée par les résistants armés en début d’été 2012. Depuis, elle est administrée par un conseil de juges et d’anciens officiers de l’Armée Arabe Syrienne. L’approvisionnement en farine pour les habitants est assuré depuis la Turquie.

Le 8 Août, un raid aérien causa la mort de six membres d’une même famille dans cette localité.

 

Darat Izza (13 500 hab.) : au début de l’été 2012, 25 chabihas capturés (la plupart portant des uniformes militaires) dans cette localité sont exécutés par les révolutionnaires armés, alors que d’autres sont gardés prisonniers.

L’école locale est transformée en centre administratif et poste de police gérés par d’anciens policiers. La capture d’un silo à grain et un dépôt de gasoil leurs permettent d’assurer une importante source d’approvisionnement.

Le 21 Novembre, le siège de la base militaire avoisinante de Cheikh Suleyman par l’ASL (ayant duré plus de deux mois) fut brisé par une contre attaque des forces du régime.

 

Afrin (80 000 hab.) : près de la frontière nord-ouest du pays, cette ville kurde tomba entre les mains du PYD (Parti d’Union Démocratique Kurde) le 11 Juillet. Les milices kurdes installèrent des barrages aux accès menant à la ville.

 

 

Miliciens kurde à Afrin

Miliciens kurde à Afrin

 

Ayn al Arab (45 000 hab.) : le régime s’en retire le 19 Juillet pour laisser place aux milices kurdes (YPG). Les bâtiments des forces de sécurité sont investis par les habitants locaux.

 

Azaz (31 500 hab.) : point de passage vers la Turquie, l’ASL en chasse définitivement les forces du régime le 19 Juillet 2012.

Les hostilités ont débuté en Mars de la même année, lorsque des défectionnaires commencèrent à prendre possession de plusieurs localités au nord du pays dont Azaz.

Ainsi en Mai, les forces du régime lancèrent une première offensive avec des colonnes de blindées soutenues par l’artillerie et les hélicoptères. L’ASL composée de volontaires civils locaux et de défectionnaires réussit à tenir le choc et à repousser les assaillants. Cinq véhicules blindés de l’armé ont été détruits en conséquence.

Un second assaut majeur a été lancé début Juillet. Les combats ont duré pendant trois semaines environ avant de prendre fin avec la défaite cinglante des forces loyalistes. Leurs pertes furent plus importantes cette fois, car on dénombre plusieurs chars détruits (jusqu’à 17) et un capturé. De quoi faire renoncer aux forces assadiennes une nouvelle mésaventure du genre, même s’ils en possédaient les moyens.

 

Azaz cimetière des chars du régime

 

L’issu de cette bataille démontre clairement que l’ASL a pu acquérir une certaine compétence tactique pour le combat anti-char. Elle réaffirme également le principe qui stipule que l’utilisation de chars en milieu urbain sans couverture de l’infanterie est presque suicidaire.

Il est également évident que le passage avec la Turquie a aidé les résistants à s’approvisionner plus facilement. Surtout depuis qu’un conseil politique (présidé par Samir Haj Omar, un économiste) fut formé au sein de la ville pour négocier avec les autorités turques. L’ASL se charge depuis du contrôle et de la gestion administrative du passage frontalier sur lequel transitent des personnes et des marchandises (riz, farine, carburant, …).

 

Le régime lui, non satisfait de sa cuisante défaite, se venge sur la population d’Azaz à la mi-Août, en plein Ramadan.

Un ou deux raids aériens seulement auront suffi à raser plusieurs bâtiments résidentiels et à causer la mort de 20 habitants (et 200 blessés).

La puissance des déflagrations et l’ampleur des dommages laissent penser à l’utilisation de bombes thermiques/thermobariques russes par le régime.

 

 

Enfant mort sorti des décombres de sa demeure à Azaz (Août 2012)

Enfant mort sorti des décombres de sa demeure à Azaz (Août 2012)

 

Jarabolous (25 500 hab.) : cette petite ville sur l’Euphrate et son passage frontalier avec la Turquie tombent entre les mains de l’ASL le 20 Juillet 2012.

 

Manbij (100 000 hab.) : proche de la frontière nord syrienne et à 30 km à l’ouest de l’Euphrate, Manbij passe sous le contrôle de l’ASL le 20 Juillet 2012.

 

Deir Jamal (4 500 hab.) : vers la fin Juillet 2012, c’est l’ASL qui en assure le contrôle.

 

Jandires (14 000 hab.) : elle administrée par le Parti de l’Union Démocratique Kurde (PYD) à dater de la fin de Juillet 2012. Les YPG en assurent la défense.

 

Anadan (12 000 hab.) : le 29 juillet 2012 le Lt. Rifaat Khali commandant quelques 150 hommes (en plus d’un BMP-2), lance un assaut contre le barrage militaire d’Anadan en vue d’occuper la localité stratégique, ouvrant ainsi un passage d’approvisionnement pour le front à Alep.

La nuit tombée, les hommes du Lt. Khali encerclent les quelques 40 hommes du checkpoint militaire, soutenus par une douzaine de blindés.

Le tiers des hommes du Lieutenant lancent la première attaque armée de fusils, mitrailleuses et RPGs. Les soldats piégés essayent désespérément de repousser les assaillants et font appel à un barrage d’artillerie de la part du site de batteries d’obusiers à Alep. Un hélicoptère vint également en renfort mais eut un effet très minime sur le cours de la bataille.

Après une dizaine d’heures de combat, deux chars sont détruits, alors que quelques soldats loyalistes assiégés arrivent à fuir. Cependant  6 de leurs camarades sont tués et 25 sont fait prisonniers.

A l’issu de la bataille, l’ASL a eu à déplorer 5 pertes et des blessés. Néanmoins, elle met aussi la main sur les munitions et les 8 chars (dont 7 opérationnels) abandonnés par les vaincus. Certains de ces chars seront envoyés au front d’Alep, d’autres à Azaz afin d’assister d’autres offensives.

 

 

Combats et victoire de l’ASL à Anadan (Juillet 2012)

 

Mare’e (17 000 hab.) : en Août 2012, la brigade Ibn al Walid y fut formée et prit possession de la localité.

 

Orem al Kobra (5 500 hab.) : l’ASL parvient à libérer cette localité sous l’emprise de milices pro assadiennes le 22 Septembre 2012, ouvrant ainsi la voie pour le siège de la base du 46ème régiment.

 

Al Safira (106 000 hab.) : bastion loyaliste au sud-ouest d’Alep. C’est le lieu d’un complexe militaire contenant un site de stockage de missiles sol-sol (Scud B/D) et un site de production d’armes chimiques (dont gaz neurotoxique probablement). Le complexe est protégé par une batterie fixe de missiles SA-2 sol air.

 

Image satellite du complexe militaire d’al Safira(site SAM, unités de production, entrepôts de stockage de munitions/missiles)

Image satellite du complexe militaire d’al Safira
(site SAM, unités de production, entrepôts de stockage de munitions/missiles)

 

– Barrage de Tichrine (Octobre) : situé au sud est Manbij sur l’Euphrate, le barrage hydraulique devient sous le contrôle de l’ASL à compter du 26 Novembre 2012, après plusieurs jours de combat. Ce succès lui permet de couper l’une des dernières routes d’approvisionnement du régime entre al Raqqah et Alep et de procéder à une jonction avec leur camarades à l’est.

 

Cet article, publié dans Rapports, est tagué , , , , , , , , , . Ajoutez ce permalien à vos favoris.

Laisser un commentaire