La question brûlante de l’ingérence extérieure (2) – Une nécessité pour faire cessez les massacres avec l’aide russe et iranienne, et le silence occidental, arabe et turc

Le précédent article a montré comment le verrou de la question de l’aide étrangère a sauté chez les syriens. Le dilemme qui était le leur, appeler à une aide étrangère avec tout ce que cela comporte comme risques ou continuer à demander des réformes à un régime qui ne veut pas en entendre parler, a volé en éclat. Le dilemme existait avant mars 2011, tant que le pouvoir des Assad assurait une certaine stabilité au pays; mais ce dernier avantage n’existe plus depuis que l’armée et la police syriennes n’hésitent pas à tirer sur les syriens qu’ils sont censés protéger. Telle une mafia, les Assad protègent le pays de leurs propres méfaits. En accusant de traitrise quiconque demanderait une aide étrangère, le régime utilise abusivement la notion de non-ingérence en rappelant systématiquement les abus passés du droit d’ingérence. Pourtant, les Assad ont toujours pratiqué l’ingérence quand cela servait leur intérêt.

Les Assad : un régime de traitres

Outre l’entrée de l’armée syrienne au Liban en 1976, avec l’accord tacite des Etats Unis et d’Israël, c’est le retour de cette armée au Liban, en 1987, qu’il est intéressant de considérer.

En jouant sur les conflits intercommunautaires dès le début des années 80, Hafez Al-Assad peut justifier son entrée au Liban pour apaiser les guerres qu’il a contribué à créer. La communauté internationale salue l’intervention de Damas (il est d’ailleurs amusant d’entendre le régime syrien dénoncer les techniques occidentales qui permettent de justifier les interventions militaires, et d’oublier l’histoire du régime dans le pays des cèdres!). Une fois dans le pays voisin, Hafez Al-Assad s’assurera de garder intact les raisons qui justifient sa présence militaire en empêchant un parti fort d’émerger, ce qui signerait la fin de son droit d’ingérence au Liban. Dès lors, Damas interviendra systématiquement dans les affaires libanaises, jusqu’à l’assassinat de Hariri… On se demande bien où est le principe de non-ingérence que le régime des Assad semble défendre comme un principe sacré.

Manifestations anti-syrienne pour l'indépendance et la souveraineté libanaise

Toutefois, on pourra nous rétorquer que le cas du Liban est un cas particulier; après tout, Israël était présent militairement, et le Liban a longtemps été le terrain de combats de puissances étrangères. Parlons alors du rôle de Damas lors de la guerre du Golfe, suite à l’invasion du Koweït par l’Irak de Saddam Hussein. Lors de la réunion de la Ligue Arabe, Hafez Al-Assad a voté « oui » pour une intervention étrangère afin de régler la crise et a ainsi contribué à la présence américaine au Moyen Orient…

Le régime syrien est il prêt à reconnaître qu’Hafez Al-Assad est un traître, lui qui a même envoyé des soldats syriens (plus de 20 000 hommes et 300 blindés), dans le cadre d’une force arabe commune, pour participer à la coalition anti-irakienne?

Les similitudes entre la crise provoquée par l’invasion du Koweit et la crise du printemps syrien sont faciles à établir.
Dans les deux cas, une injustice flagrante : l’invasion du Koweit et le massacre de civils.
Dans les deux cas, un problème urgent à régler : l’occupation illégale du Koweit et un nombre de civils syriens tués, emprisonnés et torturés chaque jour en hausse.
Dans les deux cas, une solution à proposer : Hafez favorable à une intervention extérieure…

Damas participe donc à une intervention dominée par les Etats Unis, contre un pays anti-américain (rappelons qu’une des justifications de Saddam pour envahir le Koweit est sa politique jugée trop américaine), quitte à faire le jeu des américains… Pour les remercier, les États-Unis envoient James Baker à Damas pour laver le président syrien Hafez Al-Assad de toute accusation de terrorisme et lui laisser imposer sa pax syriana au Liban (une ingérence en justifiant une autre!), et annule la dette que l’Égypte a envers eux. L’idéologie baathiste qui veut que les problèmes arabes doivent être réglés par les arabes montre une souplesse remarquable quand Hafez voit des intérêts en contradiction avec ses principes !

Espérons après ces quelques rappels historiques que les partisans du régime criminel des Assad n’auront plus l’indécence d’accuser de traîtrise ceux qui subissent la répression des forces assadiennes et qui recherchent, désespérés, une solution à leur problème.

L’ingérence des amis du régime

Il est clair, à la lecture de l’histoire du régime, que la non-ingérence est un principe qui n’a de valeur aux yeux des Assad que dans la mesure où il les protège. Si tout dirigeant qui tire sur son peuple est un traitre, que dire de celui qui le fait avec l’aide étrangère?

– Des soldats du Hezbollah prêtent main forte aux soldats dans la répression
– Des iraniens également, notamment des snipers
– L’Iran qui aide financièrement et technologiquement le régime syrien (ce qui minimise les effets de la désobéissance civile)
– La Russie continue de livrer des armes pour réprimer et pilonner des quartiers civils
– Des agents russes présents sur le territoire syrien

Les révolutionnaires syriens ne se battent pas contre un régime, mais des états! Des états vu comme des traîtres par des syriens qui les ont soutenus, notamment le Hezbollah…

L’ingérence des « ennemis » du régime

La barbarie de la répression a contraint les contestataires à sortir douloureusement de leur dilemme, et ils s’attendaient à voir l’aide étrangère, sous diverses formes, parvenir rapidement. Quelle ne fut pas leur surprise de constater le gap entre les discours et la réalité. Après s’être hypocritement caché derrière le refus des syriens d’une aide étrangère, et ce, afin de justifier le « deux poids-deux mesures » entre la Syrie et la Libye, Alain Juppé n’a pu que noyer le poisson avec un « c’est très compliqué là-bas » quand les syriens ont demandé une aide concrète. Personne n’est dupe des intentions occidentales en Libye qui se sont rapidement mobilisés pour prévenir un massacre d’une grande ampleur, là où ils font preuve d’une retenue exemplaire alors que les chars sont entrés dans les villes syriennes et ont pilonnés certains quartiers civils…

Que dire de la Turquie qui avait pourtant prévenu Damas d’éviter « une seconde Hama » (en référence au massacre de Hama en 1982)? Ankara a bien les moyens de faire plier Damas. Qu’on en juge : depuis 1995, Ankara demandait l’expulsion d’Abdoullah Oçalan, à la tête du PKK, et que la Syrie gardait dans la région de la Bekaa (au Liban mais sous contrôle syrien). Hafez Al-Assad a – dans le déni – démenti avoir Oçalan sous son contrôle, et a  -grande surprise- dénoncé un complot israélo-américano-turque. En 1998, La Turquie est prête à déclarer la guerre à Hafez Al-Assad. Ce dernier expulse Oçalan et capitule honteusement. Si la Turquie a été capable de faire plier Damas pour un seul homme, elle pourrait largement contribuer à faire arrêter les massacres qui ont fait des milliers de victimes en Syrie.
La Turquie se contente plutôt d’une aide minimale. Ainsi, le compte bancaire de l’ASL a été fermé, ce qui rend plus difficile le financement de cette dernière.

En fait, même les demandes de la rue syrienne les plus simples ne trouvent pas d’écho : seul le CNT libyen a reconnu le CNS, les ambassades sont encore ouvertes pour la plupart… et la demande de code d’accès à Google est refusée aux syriens, alors que les égyptiens ont pu en profiter pour contourner les coupures d’Internet! La décision de Google est sur la ligne américaine, qui, au delà des discours (discours pourtant prudent : il a fallu plusieurs mois à Obama pour demander le départ de Bachar, là où quelques jours ont suffit pour Moubarak) souhaitent avant tout protéger Israël, favorable au statu quo (lien).

Non-ingérence est ingérence

Non content de rester spectateur du massacre qui a lieu, on rassure continuellement le régime syrien. Le secrétaire générale de l’OTAN avait très tôt, loin de la thèse du complot du régime, écarté l’idée d’une intervention en Syrie (lien) sans oublier les déclarations d’Hilary Clinton qui rappellent que les Etats Unis n’interviendront pas en Syrie. Fin février 2012 , c’est le président tunisien, Moncef Marzouki qui rassure encore Bachar Al-Assad en déclarant à l’issue de la conférence internationale des amis de la Syrie qu’il est opposé à une intervention militaire. Il n’est pas question de déplorer l’absence d’intervention militaire en Syrie, mais d’expliquer que ce genre de déclarations motive une utilisation de plus en plus brutale de la force de la part du régime : si on est opposé à une intervention militaire, ce qui se défend, la menace doit tout de même planer sur Bachar Al-Assad pour limiter l’abus du principe de non-ingérence qui se traduit par plus de morts civils dans la réalité syrienne.

Car dans le cas syrien, la non-ingérence est en fait une forme subtile d’ingérence qui favorise de facto le plus fort : le régime des Assad peut compter sur ses services de moukhabarat, une partie loyale de l’armée et l’aide russe et iranienne face à une contestation et des défectionnaires qui doivent se contenter de discours…


les syriens contraints de confectionner des « armes » pour se défendre face aux armes russes 

Que faire?

Le principe de non-ingérence et le droit d’ingérence n’ont pas grande signification et chaque état revendiquera la légitimité de l’un ou de l’autre suivant ses intérêts, ce qui n’est pas sans donner des situations qui peuvent prêter à sourire. Bachar Al-Assad a ainsi prolongé le mandat du président libanais Lahoud (pro-régime) en 2004. Les Etats-Unis et la France font alors passer la résolution 1559 au Conseil de Sécurité demandant, entre autre, qu’il n’y ait pas d’ingérence étrangère dans les affaires libanaises, sans citer nommément Damas. Washington et Paris, qui n’hésitent pas à s’ingérer dans beaucoup d’affaires, défendent ici la non-ingérence pour le Liban! Trois années plus tard, et alors que le Liban connaît des affrontements suite à la crise politique de 2006, Paris, avec l’accord de Washington, demande à Damas d’user de son influence au Liban pour favoriser le retour au calme!

Il y a aujourd’hui un problème majeur à résoudre et il est au moins deux principes qui resteront toujours valables : le droit à l’auto-défense et le principe du moindre mal.

Le premier rend légitime la recherche pour les syriens contestataires d’une solution qui préserverait leur vie. Répétons encore, sans se lasser, que c’est la violence et la barbarie des membres du régime qui ont poussé à une radicalisation des contestataires, ces derniers ne souhaitant pas continuer à compter les morts. Personne n’a le droit de faire la morale à ceux qui sont soumis aux bombardements de l’armée syrienne. Personne ne peut prétendre décider à la place de ceux qui risquent la torture, ce qui, en Syrie, est largement pire que la mort. L’auto-défense est précisément la mission des insurgés de l’ASL. Ils sont par ailleurs les garants du maintien des manifestations pacifiques.

Le second principe implique que la solution à trouver, toute légitime qu’elle soit, ne doit pas aggraver le mal qu’elle est censée arrêter.

Ces deux principes vont de pair : pas question d’accepter une aide qui aurait des conséquences désastreuses pour le pays, mais on ne peut pas demander aux manifestants de ne pas défendre leur vie sous prétexte que tout serait pire que ce qu’ils vivent. Les contestataires ont d’ailleurs prévenu : si rien n’est fait pour arrêter les massacres, personne ne pourra éviter l’armement des manifestants.

La question peut finalement être posée ainsi :

Etant donné que le régime syrien bénéficie de l’aide diplomatique, financière et militaire de la Russie, de l’Iran et du Hezbollah
Etant donné que le régime bénéficie du soutien tacite d’une partie de la classe politique du Liban et de l’Irak qui défendent le régime en défendant le principe de non-ingérence pour que le pouvoir des Assad garde sa supériorité militaire
Etant donné qu’il n’y aura pas d’intervention militaire, ni occidentale, ni arabe
Etant donné que les Etats-Unis, l’Europe et l’Egypte sont contre l’armement de l’ASL
Etant donné que la répression continue avec une brutalité croissante
Les questions que les syriens et nous-mêmes sommes en droit de nous poser sont les suivantes : comment faire cesser les massacres en Syrie? Comment rééquilibrer le rapport de force sachant que le régime bénéficie d’aide étrangère ? Quelle aide accepter et à quel prix? Quel doit être le timing des opérations à mener?

Répondre à ces questions suppose des connaissances militaires et géostratégiques précises, une évaluation aussi juste que possible du pouvoir réel du régime syrien, ainsi qu’une maîtrise du terrain. Nous ne prétendons à aucune de ces conditions. Face à une répression qui se durcit au fur et à mesure que les états étrangers écartent toute forme d’ingérence, il semble bien que l’ASL représente le seul espoir de ne pas voir la crise syrienne glisser vers la guerre civile. Constituée en majorité de défectionnaires, dont des hauts gradés de l’armée, de moukhabarat également; ces hommes qui connaissent parfaitement le régime de l’intérieur sont les plus à même de juger des meilleurs  moyens pour protéger les civils et gagner la bataille contre les Assad. La présentation de leur vision permettra de constituer un cadre pour mieux comprendre les scenarii de sorties de crise qui se présentent aux syriens.

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20 commentaires pour La question brûlante de l’ingérence extérieure (2) – Une nécessité pour faire cessez les massacres avec l’aide russe et iranienne, et le silence occidental, arabe et turc

  1. Karima dit :

    Merci Syrieux pour ce remarquable article !

    J’espère que les sceptiques et autres fâcheux vont enfin comprendre et pendre conscience de certaines réalités qui n’ont strictement rien à voir avec les thèses totalement loufoques dénonçant complots et autre théories « anti-impérialistes et anti-sionistes primaires » !

    Enfin une analyse lucide et indéniablement solide par ce qu’elle met en en exergue !

    Vraiment merci pour vos articles si éclairants !

  2. soliranparis dit :

    Merci pour cet article ça nous change des désinformateurs comme Piccinin, Bricmont et Collon

    • Karima dit :

      Bonjour Soliranparis,

      Je rebondis sur votre post qui cite entre autres Collon, à qui justement j’ai écrit il y a 2 jours, pour lui dire combien il était décevant et que finalement il n’a cure du sang versé par des milliers et des milliers de syriens et qu’il n’était qu’un idéologue fermé et insensible aux souffrances de tout un Peuple

      Et savez vous qu’elle a été sa réponse ?
      Il m’a encouragé à lire un livre d’un certain Bahar Kimyongür, pour m’aider à mieux comprendre son point de vue, ensuite il a donné mon adresse mail, sans mon autorisation, à cet écrivaillon méprisant et arrogant pour m’obliger à admettre « leur vision », à travers 2 mails !

      J’ai fini par dire à ce Bahar Kimyongür, que les informations sur sa fiche wikipédia ne l’autorisait pas vraiment à ergoter sur le sang des martyrs, ni à se prononcer sur cette légitime Révolution éminemment morale ! Et qu’aucun livre ne me fera avaler la mort de milliers d’innocents et des milliers de disparus, ni le soutien à un sanguinaire qui a hérité de la pseudo-république syrienne ! Et à mon tour , je lui ai alors conseillé de lire le précieux livre « La Coquille : prisonnier politique en Syrie » – de Mustafa Khalifé !

      Quand nous parlons de Réalité du Peuple Syrien, il vous réponde IDÉOLOGIE !
      C’est vraiment triste, quand des millions de syriens ne cherchent qu’un peu de dignité et de liberté.

      • Azwaw dit :

        Bonjour,

        Pour Bahar Kimyongür, vous avez tout dit : un écrivaillon dogmatique (ou plus précisément, SECTAIRE, il ne faut pas avoir peur du mot!)
        Il a écrit un article « Syrie : l’envers du mouroir » sur Le Soir où il a ressorti les éternelles pleurnicheries sur les vertus du régime syrien et des mensonges éhontés comme on en sert d’habitude au lectorat occidental. L’article a été reproduit par toute la clique (Collon, E&R, etc.) et j’ai essayé de lui répondre sur chaque site. Si ça peut vous être utile, voir ici par exemple où il y a eu un début de débat :
        http://sergeadam.blogspot.fr/2012/03/syrie-lenvers-du-mouroir.html

  3. Y aviez-vous pensé ? dit :

    Pendant ce temps certains s’acharnent à nous expliquer que tout ça ce n’est pas un problème entre Bachar et les syriens mais une histoire qui intéresse « au premier chef » Israël. A moins que ce ne soit son plus célèbre « ami inconditionnel » qui soit la cause de tout ces massacres.

    http://lesarbresdestrasbourg.blogspot.com/2012/04/breve-sur-la-partie-en-cours.html

    • Sarah dit :

      Tel Aviv am Rhein ; Brève sur la partie en cours ; Au revoir les riches ! ; Les discours à la nation ; etc.

      On dirait les pièces d’un puzzle

      • syrieux dit :

        Ahahaha Sarah!
        C’est la maternelle, on prend des mots, et on les colle, et on se croit intelligent.

        Je ne sais pas si vous avez vu, je vous ai mis un lien que je remets ici, c’est Karima qui m’en a fait part ( sur Bassma Kodmani) :

        http://www.mediarabe.info/spip.php?article2119

      • lenoyer dit :

        Dans le titre de cet article de cet article, on évoque le  » silence occidental ». N’est-ce pas un peu fort? N’étant pas en Syrie, n’étant pas syrien, je trouve que les événements de Syrie sont assez présent dans l’actualité de mon pays. C’est donc que la grande lessiveuse de cerveaux est en marche et que le silence de l « occident  » est somme toute assez relatif.

        Je veux bien croire que l’autocrate syrien ne soit pas le plus aimé des hommes dans son pays. Je veux bien croire que des manifestations pacifiques soient réprimées dans le sang. Je veux bien croire que la Russie envoie des troupes anti-terroristes en Syrie, en premier lieu pour protéger leur base naval. Je veux bien croire que les iraniens envoient des conseillers et une aide militaire au régime syrien.

        Maintenant, que les pays occidentaux et les pétromonarchies arabes ne viennent pas mettre leur grain de sel sur le terrain syrien. Voilà qui serait tout bonnement étonnant. Et tout ces gens là ne sont pas animés par des buts à visée strictement humanitaire?

      • syrieux dit :

        Bonjour lenoyer,

        Merci pour votre commentaire

        – Vous avez raison, « inaction » aurait surement été plus juste que « silence ». J’ai utilisé le mot « silence » en référence à un des chants les plus chantés par les manifestants syrien :
        « Votre silence nous tue ».
        On pourra discuter de l’importance relative de ce silence. Je trouve que, eu égard aux événements, on n’en parle pas sufisament. Peut être parce que je suis franco-syrien!

        – Je pense que tous les Etats utilisent le principe de non ingérence ET le droit d’ingérence suivant les intérêts qu’ils défendent. L’article met en évidence ce point pour le régime syrien, mais c’est évidemment le cas des autres Etats. Le message n’est nullement de dire que les pays occidentaux et les pétromonarchies arabes seraient d’un coup plus humanistes que les autres pays, surtout pas la politique des Etats-Unis dans la région. Je pense plutôt que leur intérêt est justement dans le statu quo, notamment vis à vis de la question des frontières avec israël. La Turquie pour la question kurde. Reste l’Arabie Saoudite qui aimerait voir cet allié de l’Iran chiite tomber et l’ancien grand ami du régime syrien (et du Hezbollah) : le Qatar.

        C’est dans cet environement que le peuple syrien doit trouver une solution pour se libérer d’un régime qui l’a rendu otage de la situation régionale.

        – Si vous avez des éléments concrets montrant que les pays occidentaux et certains pays arabes mettent, dans les faits, leur grain de sel, je suis preneur. La rue syrienne, après plus d’un an de soulévements, parle de trahison des Arabes et des musulmans. De toutes les demandes formulées par les manifestants, quasiment aucune n’a trouvé de réponse…

      • Tomèr dit :

        http://lesarbresdestrasbourg.blogspot.com/2012/04/tel-aviv-am-rhein.html

        Disposer Tel Aviv ou Marseille sur le Rhin fallait oser. C’est sans doute ce qui fait la différence entre la géographie et la géostratègie…

  4. Sequoya dit :

    Ça vous change des désinformateurs?

    Et bien en parlant des snipers iraniens, on se fait l’écho de la désinformation de l’ASL, même chose avec le Hezbollah.

    Et on parle comme si un intervention de l’occident sauve des vies, et surtout, on réécrit l’histoire de l’Irak.

    Avant la première guerre du Golfe, les USA et l’Irak était en de bon terme. L’Irak ruiné par la guerre Iran-Irak (fomenté par les américains) a fait part à l’ambassade américaine de sa volonté de reprendre le Koweit, qui a déjà fait parti de l’Irak avant que l’Angleterre en fasse un Royaume « indépendant ». La réponse de l’ambassade fut faites ce que vous voulez, je part en vacance et on a aucun accord de défense des pays arabes.

    Saddam est avancé au Koweit et les américains ont sortis les fausses histoires de bébés tués dans les incubateurs pour vendre la guerre du Golfe à l’ONU…… Et voilà.

    Comme la majorité des guerres, cette guerre était fondée sur un mensonge tout comme la guerre actuelle qu’on veut vendre, alors que les américains sont directement responsable des tensions avec leur politique d’instabilité constructive en Syrie.

    • syrieux dit :

      – la présence de soldats du Hezbollah est une certitude. Régulièrement, des soldats morts sont renvoyés au Liban. De même pour des extremistes chiites d’Iran.

      – Personne ici n’a ré-écrit l’histoire de l’Irak. Effectivement, Saddam a eu le feu vert de Washington, les américains souhaitant mettre pied au Moyen Orient. Et qui les a aidé? votre cher Hafez Al-Assad!! Il devait bien savoir, lui l’expert des complot, qu’il y avait un complot!
      Et pourquoi a-t-il participé à la coalition avec les Occidentaux, et aujourd’hui son régime refuse toute ingérence?? Répondez donc à cela!

      – votre dernière phrase est juste : onréprime aujourd’hui sur la base d’un mensonge : celui de l’existence des gangs armés. Il y avait les ADM, il y a les gangs armés. Rassurez vous, très peu veulent aller en Syrie, le régime est trop arrangeant pour Israël…

  5. Sequoya dit :

    C’est toujours drole de voir certains s’exprimer au nom du peuple syrien alors que la majorité supporte toujours Al Assad que l’opposition sur le terrain et à l’étranger a été organisé et financé et formé par des ONG occidentales, particulièrement américaine.

    • syrieux dit :

      Propagande d’une dictature :
      Le peuple est derrière le dictateur ( un peu maso, mais bon) et l’opposition est forcément des traîtres qui travaillent pour l’étranger!

      Dans ce cas, acceptez la démocratie et le liberté d’opinion, et arrêtez de supporter un régime qui torture ceux qui se refusent à répéter la seule parole permise : Bachar, on t’aime!

  6. Karima dit :

    @Bonsoir Azwaw
    Merci beaucoup, j’ai été voir le blog et, en effet, excellents commentaires !
    Je ne connaissais pas du tout ce monsieur, c’est Collon (pour se débarrasser de moi) qui lui a certainement demandé de me répondre ! J’ai dû faire des recherches pour savoir qui il était !
    Incroyable le ton qu’il avait pris pour m écrire et m’éclairer de son opaque obscurité ! Je suis restée polie, mais franchement il méritait une gifle pour le dégonfler
    de son arrogante impudence !
    De plus, il était indigeste à lire, une véritable diarrhée verbale !
    Bien à vous.

  7. abd shams dit :

    « pour le silence turc  » je suis pas d’accord avec ça ! tu tires vite les marrons du feu , je pense que le gouvernement turc en coulisse a une stratégie claire pour la syrie et que Erdogan doit avoir des yeux et des oreilles sur place en Syrie donc bien informé de ce qui se passe là bas .

    Que se soit le gouvernement ou la population turque , ils sont sensibles et concernés sur le sujet .
    il y a plus de visibilité médiatique du soulévement syriens à la tv turque que le temps des pages spéciales accordées sur le sujet par la tv ici .

    • syrieux dit :

      abd shams,

      On n’est pas forcément en désaccord : je ne parle pas de ce qui se passe en coulisse, mais de ce qui a été fait pour l’instant. Il y a un point important à mettre à l’actif de la Turquie : accepter l’ASL sur son territoire. Ceci étant, il faut mesuré ce point, comme je l’ai dit, le financement de l’ASL n’est pas aisé, la Turquie leur a déjà fermé des comptes, etc…

      En revanche, tu as l’air bien informé sur l’opinion turque, pourrez tu nous en dire plus? Quel est le sentiment général là bas?

  8. Le plaqueminier dit :

    @ propos du com signé le noyer

    Il ne s’agit pas, comme des enfants à qui on raconterait des contes de fée, de bien VOULOIR CROIRE (sic). Il s’agit de VOIR ce qui est. Et ce qui est réellement à l’œuvre, ce sont pas des « grains de sel » venus d’occident ou des pétromonarchies arabes. Jusqu’à preuve du contraire ces massacres en série sont le fait de l’autocratie au pouvoir à Damas. Quant à ses complices réels, ce sont tous ceux qui, ici ou là, sèment la confusion avec leur bla-bla retors dès qu’il s’agit des saloperies pratiquées par ces mêmes pouvoirs autocratiques. Un exemple avec le commentaire qui suit la vomissure que voici : ladroitestrasbourgeoise.com/archive/2012/03/11/russie-lavis-initie-du-club-de-la-presse/

    On trouvera évidemment les mêmes éléments de rhétorique eurasiatique chez tous les Soral et autres Bouchet-Chatillon.

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